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Les médias

Peu après la prise de pouvoir par Hitler en janvier 1933, les nazis commencèrent à exercer la censure des médias comme ils l'entendaient. Ils introduisirent la « pré-censure » afin d' « arianiser » les médias. Désormais, radio et presse étaient contrôlées par l'état et, sous la direction de Joseph Goebbels, instrumentalisées à des fins de propagande.

 

 

→ La presse : 

Il devient très difficile pour les opposants politiques de publier des textes allants à l’encontre du régime.

S’ils y parvenaient, les auteurs étaient rapidement arrêtés par les nazis et déportés dans un camp de concentration. Les seuls sujets autorisés pour les rédactions juives étaient des sujets ayant trait à leur culture. Etant donné que certains journalistes juifs brillants n'avaient plus le droit d'écrire pour d'autres journaux, la presse juive connu dans un premier temps une période fleurissante. Mais à terme, un seul journal put survivre, essentiellement pour transmettre à la population juive les directives du gouvernement nazi les concernant. De nombreux auteurs célèbres étaient obligés d'émigrer en raison de leur origine juive ou de leur attitude critique à l'égard du régime nazi. En même temps, leurs œuvres étaient mis sur l'Index et brûlées.

 

 

 

 

Il est de plus en plus difficile pour les réalisateurs étrangers d'avoir l'autorisation de diffuser leur film en allemagne, ainsi qu'aux producteurs allemands de réunir les conditions pour faire de « bons » film. Toutefois, ces derniers ne protestaient pas ou presque, la pré-censure limitant le nombre de films et donc limitant les dépenses

 

 

→ Le cinéma : 

Dès l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933, l'industrie du cinéma change de style de production. Le cinéma hollywoodien ne connaît plus la concurence du cinéma allemand.

En effet, ce dernier lui tenait tête jusqu'à l'avenement du cinéma parlant et se voit à cette époque privé de grands noms du cinéma. Au total, plus d'un million de personnes travaillant dans l'industrie du cinéma choissisent ou sont contraint àl'immigration, dont les réalisateurs Fritz Lang, Robert Wiene, Henrik Galeen, Kurt Bernhardt, Max Ophüls, l'actrice Marlene Dietrich ou, plus tard, Detlef Sierck, le chef opérateur Eugen Schüfftan et les acteurs Peter Lorre, Conrad Veidt ou les actrices Brigitte Helm et Elisabeth Bergner.

 

 

De plus, le régime nazi menant une politique d'aryanisation du cinéma, les juifs ne peuvent plus exercer leur métier en Allemagne, puis les allemands non-considérés comme du « pure-souche » sont également interdits de travailler dans l'industrie du cinéma. Certains artistes tels que Kurt Gerron n'ont pas pu fuir et seront tués dans les camps d'extermination.

→ La radio : 

 

 

Il existait une radio officielle, la Großdeutscher Rundfunk, qui diffusait les informations officielles du parti, il n'y avait aucune autre radio que cette radio officielle.. La radio, dont le réseau couvre déjà la totalité du territoire allemand, Prusse orientale comprise, s'impose comme un moyen de communication de masse que le pouvoir nazi va investir en priorité. De plus, la fabrication et la commercialisation à faible coüt d'un récepteur populaire (Volksempfänger) favorisera bientôt l'équipement des foyers. 

 

 

art "dégénéré"

Adolf H itler devant un micro de la radio allemande le 1er février 1933.

art "dégénéré"

Distribution de 500 exemplaires du Volksempfänger à l’occasion de l’anniversaire de Goebbels en 1938

Les travaux d'écrivains allemands de premier plan, comme Bertolt Brecht, Lion Feuchtwanger ou Alfred Kerr, furent brûlés en mai 1933 lors d'un autodafé public à Berlin. Les lois nazies étaient très strictes au niveau de la littérature. Et ceux qui décidaient d’ignorer ces lois n’avaient pas d’autres choix que publier leurs œuvres clandestinement. De ce fait, aucun texte allant contre le régime nazi ne pouvait être publié officiellement. Les bibliothèques publiques étaient épurées des ouvrages classés comme subversifs, soit en raison de leur contenu, soit parce que leurs auteurs étaient juifs ou réputés ennemis du Reich. Les autodafés où brûlent des milliers de livres manifestent l’acharnement des nazis. Ces diverses mesures restrictives engendrent un marché noir : les éditeurs peuvent y trouver le papier qui leur est refusé et les lecteurs peuvent se procurer à un prix prohibitif les livres des grands écrivains qui ont été mis à l’index.

→ La littérature : 

  • Les autodafés :

Peu de temps après l'arrivée au pouvoir du NSDAP, en 1933, Adolf Hitler lance une « action contre l'esprit non allemand », avec des persécutions visant tout les écrivains juifs, marxistes et pacifistes. En fait, il s’agit d'une action ayant pour origine des étudiants allemands nationaux socialistes. Le 10 mai 1933, cette action atteins un point culminant : une cérémonie est mise en scène devant l'opéra de Berlin et dans 21 autres villes allemandes.

Durant cette cérémonie, des dizaines de milliers de livres sont brûlés en publics par des étudiants, des enseignants et des membres du parti nazi.

 

Avant de parvenir à ces autodafés, une collecte d’ « écrits à détruire » est organisée. Les allemands doivent éliminer de leur bibliothèque les ouvrages jugés « nuisibles ». Les bibliothèques et les librairies se doivent également de mettre de côté les ouvrages « méritant d’être brûlés ». Le bibliothécaire Wolfgang Herrmann dresse une « liste noire » suivant différents critères et permettant de répertorier les ouvrages « nuisibles ». Cette « liste noire » comporte essentiellement des ouvrages juifs. Les responsables de bibliothèques se doivent même de signer la déclaration suivante :

 

« Je m'engage par la présente à retirer de ma bibliothèque tous les ouvrages inscrits sur la « liste noire » et à ne plus les prêter. J'ai été averti que le prêt de ces ouvrages est désormais punissable par la loi. »

  • La liste noire :

Tous les écrivains dont les écrits allaient à l’encontre des idées ou même du régime nazi furent mis sur la liste noire.

Les autodafés représentent le point culminant des persécutions dont furent victimes ces écrivains.

 

La liste noire n’était pas uniquement composée d’auteurs allemands, mais aussi de français, tels que André Gide, Marcel Proust, Romain Rolland et Henri Barbusse ; d’américains comme Ernest Hemingway, Upton Sinclair, Jack London et John Dos Passos, ainsi de nombreux écrivains soviétiques tels que Maxime Gorki, Isaac Babel, Lenine, Trotzky, Vladimir Maïakovski .Enormément d’auteurs, d’artistes et de scientifiques seront par la suite interdits de publier et de travailler. De plus, leurs œuvres furent supprimées des programmes scolaires et des bibliothèques.

 

Certains allèrent jusqu'à être condamnés (Carl von Ossietzky, Erich Mühsam, Gertrud Kolmar). D’autres perdirent leur nationalité et durent s’exiler (Ernst Toller, Kurt Tucholsky et Walter Mehring ).

Beaucoup se suicidèrent, comme Walter Hasenclever, Ernst Weiß , Carl Einstein, Walter Benjamin, ou Stefan Zweig.

 

 

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