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Son ascension au pouvoir

→ Tentative de prise de pouvoir par la force :

En septembre 1919, les services de renseignement de l'armée envoient Adolf Hitler afin de surveiller les activités d'un groupe politique, le DAP, mais Hitler fini par adhèrer au parti.

Hitler fait sa première intervention publique le 12 septembre 1919 et sa première prestation comme orateur le 16 octobre 1919. Il est le 55ème membre du parti (et non le 7ème comme il le prétendra). Hitler devient rapidement l'orateur principal du parti, il se différencie grâce à ses discours passionnés, à son refus de discussions, et à sa répétition des mêmes thèmes. Jusqu'en 1919, le parti stagnait, et l'auditoire était de plus en plus rare. Les talents oratoires d'Hitler vont permettre d'attirer rapidement l’intérêt du public. Ainsi, lors de la proclamation du Programme en 25 points du 24 février 1920, près de 2000 personnes sont présentes :

 

« Le programme du parti ouvrier allemand est un programme à terme. Lorsque les objectifs fixés seront atteints, les dirigeants n’en détermineront pas d’autres dans le seul but de permettre, par un maintien artificiel de l’insatisfaction des masses, la permanence du parti.

 

1. Nous exigeons la constitution d'une Grande Allemagne, réunissant tous les Allemands sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

 

2. Nous exigeons l'égalité des droits du peuple allemand au regard des autres nations, l'abrogation des traités de Versailles et de Saint-Germain.

 

3. Nous exigeons de la terre et des colonies pour nourrir notre peuple et résorber notre surpopulation.

 

4. Seuls les citoyens bénéficient des droits civiques. Pour être citoyen, il faut être de sang allemand, la confession importe peu. Aucun Juif ne peut donc être citoyen.

 

5. Les non-citoyens ne peuvent vivre en Allemagne que comme hôtes, et doivent se soumettre à la juridiction sur les étrangers.

 

6. Le droit de fixer la direction et les lois de l'État est réservé aux seuls citoyens. Nous demandons donc que toute fonction publique, quelle qu'en soit la nature, ne puisse être tenue par des non citoyens. Nous combattons la pratique parlementaire, génératrice de corruption, d'attribution des postes par relations de parti sans se soucier du caractère et des capacités.

 

7. Nous exigeons que l'État s'engage à procurer à tous les citoyens des moyens d'existence. Si le pays ne peut nourrir toute la population, les non-citoyens devront être expulsés du Reich.

 

8. Il faut empêcher toute nouvelle immigration de non-Allemands. Nous demandons que tous les non-Allemands établis en Allemagne depuis le 2 août 1914 soient immédiatement contraints de quitter le Reich.

 

9. Tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.

 

10. Le premier devoir de tout citoyen est de travailler, physiquement ou intellectuellement. L'activité de l'individu ne doit pas nuire aux intérêts de la collectivité, mais s'inscrire dans le cadre de celle-ci et pour le bien de tous. C'est pourquoi nous demandons :

 

11. La suppression du revenu des oisifs et de ceux qui ont la vie facile, la suppression de l'esclavage de l'intérêt.

 

12. Considérant les énormes sacrifices de sang et d'argent que toute guerre exige du peuple, l'enrichissement personnel par la guerre doit être stigmatisé comme un crime contre le peuple. Nous demandons donc la confiscation de tous les bénéfices de guerre, sans exception.

 

13. Nous exigeons la nationalisation de toutes les entreprises appartenant aujourd'hui à des trusts.

 

14. Nous exigeons une participation aux bénéfices des grandes entreprises.

 

15. Nous exigeons une augmentation substantielle des pensions des retraités.

 

16. Nous exigeons la création et la protection d'une classe moyenne saine, la remise immédiate des grands magasins à l'administration communale et leur location, à bas prix, aux petits commerçants. La priorité doit être accordée aux petits commerçants et industriels pour toutes les livraisons à l'État, aux Länder ou aux communes.

 

17. Nous exigeons une réforme agraire adaptée à nos besoins nationaux, la promulgation d'une loi permettant l'expropriation, sans indemnité, de terrains à des fins d'utilité publique - la suppression de l'imposition sur les terrains et l'arrêt de toute spéculation foncière.

 

18. Nous exigeons une lutte sans merci contre ceux qui, par leurs activités, nuisent à l'intérêt public. Criminels de droit commun, trafiquants, usuriers, etc. doivent être punis de mort, sans considération de confession ou de race.

 

19. Nous exigeons qu'un droit public allemand soit substitué au droit romain, serviteur d'une conception matérialiste du monde.

 

20. L'extension de notre infrastructure scolaire doit permettre à tous les Allemands bien doués et travailleurs l'accès à une éducation supérieure, et par là à des postes de direction. Les programmes de tous les établissements d'enseignement doivent être adaptés aux exigences de la vie pratique. L'esprit national doit être inculqué à l'école dès l'âge de raison (cours d'instruction civique). Nous demandons que l'Etat couvre les frais de l'instruction supérieure des enfants particulièrement doués de parents pauvres, quelle que soit la classe sociale ou la profession de ceux-ci.

 

21. L'État doit se préoccuper d'améliorer la santé publique par la protection de la mère et de l'enfant, l'interdiction du travail de l'enfant, l'introduction de moyens propres à développer les aptitudes physiques par l'obligation légale de pratiquer le sport et la gymnastique, et par un puissant soutien à toutes les associations s'occupant de l'éducation physique de la jeunesse.

 

22. Nous exigeons la suppression de l'armée de mercenaires et la création d'une armée nationale.

 

23. Nous exigeons la lutte légale contre le mensonge politique conscient et sa propagation par la presse. Pour permettre la création d'une presse allemande, nous demandons que :

 

a. Tous les directeurs et collaborateurs de journaux paraissant en langue allemande soient des citoyens allemands.

 

b. La diffusion des journaux non allemands soit soumise à une autorisation expresse. Ces journaux ne peuvent être imprimés en langue allemande.

 

c. Soit interdite par la loi toute participation financière ou toute influence de non-Allemands dans des journaux allemands. Nous demandons que toute infraction à ces mesures soit sanctionnée par la fermeture des entreprises de presse coupables, ainsi que par l'expulsion immédiate hors du Reich des non-Allemands responsables. Les journaux qui vont à l'encontre de l'intérêt public doivent être interdits. Nous demandons que la loi combatte un enseignement littéraire et artistique générateur d'une désagrégation de notre vie nationale, fermeture des organisations contrevenant aux mesures ci-dessus.

 

24. Nous exigeons la liberté au sein de l'État de toutes les confessions religieuses, dans la mesure où elles ne mettent pas en danger son existence ou n'offensent pas le sentiment moral de la race germanique. Le Parti en tant que tel défend le point de vue d'un christianisme positif, sans toutefois se lier à une confession précise. Il combat l'esprit judéo-matérialiste à l'intérieur et à l'extérieur, et est convaincu qu'un rétablissement durable de notre peuple ne peut réussir que de l'intérieur, sur la base du principe : l'intérêt général passe avant l'intérêt particulier.

 

25. Pour mener tout cela à bien, nous demandons la création d'un pouvoir central puissant, l'autorité absolue du parlement politique central sur l'ensemble du Reich et de ses organisations, ainsi que la création de Chambres professionnelles et de bureaux municipaux chargés de la réalisation, dans les différents Länder, des lois-cadre promulguées par le Reich.

 

Les dirigeants du Parti promettent de tout mettre en œuvre pour la réalisation des points ci-dessus énumérés, en sacrifiant leur propre vie si besoin est. »

 

 

En 1920, Adolf Hitler dessine le drapeau du parti (fond rouge, cercle blanc, svastika noir). Son choix se porte sur du rouge et du noir, couleurs de l'empire allemand, mais aussi pour ne pas laisser le monopole du rouge au communisme. Il compose aussi les premières affiches du parti. Le 24 février 1920, Hitler fait approuver le programme du parti par l'assistance. Hitler est démobilisé en mars 1920. Il devient alors un orateur professionnel au service du DAP et commence à être admis dans certains cercles munichois. Le parti change de nom et devient le NSDAP. Il se proclame « socialiste » mais, est violemment anti-marxiste et anti-communiste.

 

En Juillet 1921, Hitler prend la tête du parti et le réorganise totalement pour en faire un parti de masse : il recrute des cadres, rachète un journal, crée des groupes en dehors de Munich, forme des sections d'assaut (les SA, chargés d'assurer l'ordre dans les meetings et dans la rue). En 1922, Hitler se fait appeler « Führer ».

En 1923, le NSDAP compte 55 000 membres et les SA 30 000 hommes. En novembre 1923, le cours du mark s’effondre. Adolf Hitler profite alors de l'émoi des Allemands et tente de renverser le gouvernement de Bavière le 8 novembre. Alors que 3 000 bourgeois écoutent les trois principaux dirigeants de la Bavière dans une brasserie, celle-ci est envahie par les militants du NSDAP. Hitler entraîne les dirigeants bavarois dans une arrière-salle et leur ordonne de lui céder le pouvoir. Après la fuite des hommes politiques, la police met fin au putsch de la brasserie. Dès le lendemain le NSDAP est interdit. Hitler est condamné à cinq ans de prison et incarcéré durant 13 mois, pendant lesquels il écrira "Mein Kampf". La propagande du Troisième Reich fera plus tard de ce jour un événement historique. Le 9 novembre deviendra le jour anniversaire du parti.

 

 

Otto von Lossow, dirigeant bavarois présent lors

du putsch de la Brasserie

 

 

Hans Ritter von Seisser, dirigeant bavarois présent lors

du putsch de la Brasserie

 

Gustav Ritter von Kahr, dirigeant bavarois présent

lors du putsch de la Brasserie

 

→ L'arrivée légale au pouvoir :

Après sa sortie de prison, Hitler décide de parvenir au pouvoir légalement. En juillet 1930, Heinrich Brüning, membre du parti du Centre, décida le Président du Reich, Paul von Hindenburg, de dissoudre le parlement et d'organiser de nouvelles élections pour le mois de septembre. Pour dissoudre la Chambre, le président appliqua l’article 48 de la constitution qui permettait au gouvernement allemand de gouverner sans l’accord parlementaire et qui ne devait être appliqué qu’en cas d’urgence nationale immédiate. Brüning jaugeait mal l’état d’esprit de la nation après six mois de dépression économique. Les Nazis remportèrent 18,3% du vote, devenant le deuxième parti politique du pays. Une grande instabilité politique devint la règle. Pendant deux ans, le gouvernement Brüning chercha en vain de constituer une majorité parlementaire excluant les sociaux-démocrates, les communistes et les Nazis.

 

En 1932, Hindenburg destitua Brüning pour nommer au poste

de chancelier Franz von Papen, un ancien diplomate membre

du Centre. Von Papen procéda à une nouvelle dissolution du

Reichstag, mais aux élections de juillet 1932, le parti nazi remporta

37,3% des voix, devenant le plus grand parti politique d’Allemagne.

Les communistes remportèrent 14,3% des suffrages.

 

En 1932, plus de la moitié des députés étaient des représentants

de partis qui s’étaient publiquement engagés à mettre fin à la

démocratie parlementaire. Tous les partis traditionnels avaient

perdu des voix, à l'exception du Centre catholique, en faveur des

partis extrémistes. Von Papen s’avéra incapable d’obtenir une

majorité parlementaire pour gouverner, ses opposants parmi les

conseillers du président Hindenburg l'obligèrent à démissionner.

Son successeur, le général Kurt von Schleicher, dissolus une fois

le Reichstag. Aux élections suivantes, en novembre 1932, les Nazis

perdirent du terrain (33,1% des voix ).

 

A l'inverse, les communistes progressèrent, obtenant 16,9% des scrutins. A la fin de 1932, le gouvernement du président Hindenburg pensait que le parti nazi représentait l’unique espoir de s'opposer à la prise du pouvoir par les communistes. Le 30 janvier 1933, le président Hindenburg nomma Adolf Hitler chancelier. Il parvient à cette fonction grâce à un groupe de politiciens allemands conservateurs, qui espéraient utiliser la popularité d'Hitler afin de favoriser le retour à un régime conservateur, voire à la monarchie.

Dans la nuit du 27 au 28 Février 1933, un incendie criminel à lieu au Reichstag. Cet événement est utilisé  à des fins politiques par les nazis qui suppriment toutes les libertés individuelles (au travers du Reichstagsbrandverordnung) et mènent une campagne de réprésion notamment contre les communistes allemands, accusés de cet acte. Hitler se fait donner les pleins pouvoirs.

En deux ans, lui et les membres du parti Nazis instaurèrent une dictature nazie extrémiste entièrement soumise à la volonté personnelle du Führer.

Incendie du Reichstaf dans la nuit

du 27 au 28 Février 1933

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